Vendredi 16 octobre
Les élèves de 4ème, venus visiter le jardin archéologique et se familiariser avec l’architecture et le fonctionnement des thermes gallo-romains du sanctuaire de Gisacum, participent à un atelier en compagnie de Stéphanie Grumet, archéologue animatrice au centre archéologique. Documents à l’appui, elle leur explique comment et de quoi se nourrissaient les Romains, et plus spécifiquement les Gallo-Romains, voici quelque deux mille ans. A partir de découvertes faites à Pompéi ou Herculanum, mais aussi bien sûr dans le sanctuaire de Gisacum, les élèves apprennent que les Gallo-Romains ne mangeaient pas tant de sangliers, contrairement aux habitudes des irréductibles villageois d’Astérix, puisqu’il n’existait pas tant de forêts à l’époque, que la chasse était une activité souvent réservée aux plus nobles et que le sanglier, en outre, symbole de force et de pouvoir, était lui-même un animal noble ; mais qu’ils consommaient en revanche beaucoup de bouillie de céréales (épautre, orge, avoine, millet), connaissaient le citron, importé de Chine par les Romains, ainsi que la châtaigne.
Epices et aromates, ou comment exercer son odorat.
Sur des tables ont été disposés ces mets ainsi que des plantes et aromates fréquemment usités par « nos ancêtres », comme on les appelait il n’y a pas si longtemps. Autour de ces tables, les élèves exerceront leur odorat et tenteront d’identifier thym, sauge, fenouil, origan mais aussi aneth, cannelle, safran, cumin ou gingembre. Certains se distingueront d’ailleurs par leurs connaissances culinaires ! C’est après cette expérience concrète qu’ils composeront eux-mêmes une recette de sel aromatisé parvenue jusqu’à nous grâce au recueil d’Apicius, qui vécut au temps de l’empereur Tibère et écrivit au moins un livre de recettes, le De Re Coquinaria. L’occasion de mêler les herbes et les épices mais aussi d’en goûter la saveur puisque chacun emportera avec lui sa petite composition. L’expérience pourra en outre se prolonger à la maison grâce à la recette de la « patina de poires », reproduite sur le document donné aux élèves.
Mais l’activité, proposée par le centre archéologique dans le cadre de la Semaine du Goût, transporte les élèves dans une dimension inattendue, celle de l’information et du journalisme, grâce à l’arrivée impromptue d’un tandem de journalistes de France 3 Haute-Normandie, venu justement enquêter sur cet atelier. Au terme de celui-ci, quatre élèves sont invités à partager leurs découvertes devant la caméra. Expérience d’un autre genre que l’immersion dans l’Antiquité, et qui ajoute indéniablement un caractère insolite à une matinée déjà riche – sans parler de l’excitation qui a dû en saisir plus d’un ce soir-là, à l’heure de la diffusion du reportage dans le 19/20 régional.
La maquette des thermes, préambule à leur visite in situ.
La visite s’est poursuivie – après un déjeuner typiquement moderne, celui-là – par la découverte des thermes et plus largement du sanctuaire de Gisacum. Toujours dirigés et éclairés par Stéphanie, les élèves ont parcouru le musée du centre archéologique, leur questionnaire en main, à la recherche des ossements animaux, des coquillages, des statues de divinités, des meules trouvés sur le site et qui, tous, nous apprennent quelque chose sur le mode de vie des Gallo-Romains de Gisacum. Si le sanctuaire lui-même est tout à fait original pour l’Antiquité, les thermes possèdent, eux, les caractéristiques des multiples constructions de ce type répandues dans le monde romain. Leur découverte dans le musée, à l’aide d’une maquette, est prolongée par la visite du site extérieur, où les élèves accompagnent Stéphanie d’une pièce à l’autre, grelottant dans le frigidarium et faisant mine de se réchauffer dans les tepidaria et le caldarium. La fin de la visite fournit l’occasion aux plus dynamiques de traverser la palestre en courant. TLP
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Photogrammes extraits du reportage de France 3 (copyright France 3)
