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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 18:03

 

Chapitre I

LA SOCIETE ATHENIENNE

 

Hommes et femmes

 

Aux femmes l’espace intérieur (la maison), aux hommes l’espace extérieur (l’agora, le gymnase, le stade, l’Assemblée, la quasi-totalité de la cité, puis l’espace sauvage et la mer).

 

Le statut de la femme :

 

- ne participe pas aux assemblées

- ne participe pas à la vie politique

- mineure selon la loi, dépendant de son père, puis de son mari, puis de son fils (si le mari disparaît)

- n’hérite pas (mais conserve la dot donnée par son père lors du mariage, dot restituée par le mari en cas de séparation)

- ne peut disposer librement des fruits de son travail.

 

L’homme, au contraire, dispose de tous ces droits.

 

La femme est conçue comme un être imparfait, incomplet (un homme non achevé).

 

Libres et non-libres, citoyens et non-citoyens

 

Organisation sociale d’Athènes :

 

1) Les citoyens

 

- Homme libre né d’un père citoyen et d’une mère fille de citoyen unis par un mariage légitime.

- Il a le droit de posséder la terre, reçoit une éducation qui l’intègre à la communauté culturelle et cultuelle des citoyens.

- Il a le devoir de participer à l’effort de guerre.

- Il n’est pleinement citoyen que s’il a été accepté, au fil de sa vie, dans les « cercles de sociabilité » spécifiquement citoyens (phratrie, genos, dème).

 

Ils sont organisés en quatre classes censitaires en fonction de leurs revenus :

 

- les pentacosiomédimnes (revenu estimé à plus de 500 médimnes * de blé) : ils fournissent seuls les candidats aux plus hautes magistratures ;

- les cavaliers (plus de 300 médimnes) : ils ont de quoi subvenir aux besoins d’un cheval, avec lequel ils servent dans l’armée ;

- les zeugites (plus de 200 médimnes) : ils ont de quoi acheter la panoplie du guerrier, ils servent dans l’infanterie lourde des hoplites (de hoplon, bouclier) ;

- les thètes (moins de 200 médimnes) : ne possédant en général pas de terre, salariés, ils servent dans l’infanterie légère et surtout dans la marine en qualité de matelots.

 

* médimne : unité de mesure ; en divisant le chiffre par deux (ou un peu moins), on obtient le nombre d’hectolitres correspondant. Ainsi 500 médimnes correspondent à environ 260 hectolitres de blé, 300 médimnes à 155, 200 médimnes à 105.

 

2) Les esclaves

 

- Sont un outil animé, sans personnalité juridique, sans autonomie.

- Appartiennent à leur maître, qui peut les vendre, les louer ou les donner.

- Effectuent des travaux divers : régisseur d’exploitation agricole, employé à la frappe des monnaies, mineur… L’esclave privé décharge son maître des tâches quotidiennes : il porte ses vêtements, son équipement, puise et sert le vin…

 

3) Les métèques

 

Ce sont des étrangers vivant à Athènes (metoikos / metoikos : « qui habite avec »). Libres mais non citoyens. Ils payent un impôt supplémentaire spécifique. N’ont aucun droit politique et n’ont pas accès à la propriété foncière ni aux sacerdoces ni aux « cercles de sociabilité » réservés aux citoyens.

Nombreux à Athènes où leur statut est mieux reconnu qu’ailleurs et parce que l’artisanat et le commerce y sont développés. Or, artisanat et commerce sont des fonctions mal considérées par les Athéniens.

 

Travail et loisir

 

L’activité productive la mieux reconnue est l’agriculture : le grand propriétaire foncier peut gérer lui-même son domaine ou confier cette tâche à un régisseur (en général un esclave). Le travail agricole est mieux considéré que l’artisanat et le commerce parce que l’ouvrier agricole « travaille de ses mains ».

 

L’artisan et le commerçant sont peu considérés. L’ouvrier-artisan est confiné dans son atelier, ce qui ne lui permet pas d’entretenir correctement son corps ni son esprit. De plus, il travaille pour un autre. Ces deux traits le rapprochent de l’esclave.

 

L’idéal, c’est l’oisiveté : elle permet aux citoyens de s’occuper des affaires de la cité (politiques, judiciaires, religieuses) mais aussi de l’entretien de leur corps (à la palestre, au gymnase, en participant aux jeux) et de leur esprit (agora, théâtre, banquets).

 

La « richesse », pour le Grec, est d’abord question de qualité : le riche est celui qui n’a pas besoin de travailler pour vivre et qui peut donc cultiver son corps et son esprit ; le pauvre est celui qui doit travailler pour vivre, ce qui le condamne à être moralement et intellectuellement inférieur. La vertu est associée à la richesse, l’absence de vertu à la pauvreté.

 

Les projets politiques : oligarchie et démocratie

 

oligarchie : pouvoir de quelques-uns

monarchie : pouvoir d’un seul

démocratie : pouvoir du peuple

aristocratie : pouvoir des meilleurs

 

dèmos : 1. la totalité du peuple citoyen – 2. la partie du peuple constituée des pauvres, des « gens du commun ».

 

Les oligarques et les démocrates s’opposent sur le nombre de citoyens et donc le nombre de gens autorisés à participer à la vie politique : les oligarques réservent ce droit à la part de la population qui possède une richesse foncière minimum, les démocrates veulent l’étendre aux plus pauvres. En outre, le rapport aux esclaves et aux métèques varie d’une conception à l’autre. Les oligarques reprochent aux démocrates d’être trop permissifs, trop tolérants.

TLP

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